jeudi 25 octobre 2012

Empreintes footballistiques



Corine Franco 
Avec Sarah
... et Sonia


FOOTBALL - Louisa Necib, milieu de terrain de l'équipe de France de foot, est une fille presque comme les autres...

Meilleure joueuse du match. De quoi poser une réputation. Louisa Necib, milieu de terrain de l’équipe de France féminine, qui affronte jeudi le Canada, a été désignée meilleure joueuse après le premier affrontement (contre le Nigéria) de la Coupe du monde disputée en Allemagne. Elle a su faire parler sa technique, mettant à de nombreuses reprises la défense nigériane sur le reculoir.
 Cette jeune femme de 24 ans peut ajouter dans son escarcelle de titres celui de meilleure joueuse de l’année du championnat de France 2009,  de triple championne de France et double vainqueur de la Coupe de France et un titre de Ligue des champions en 2011. Gaëtane Thiney, l’attaquante de Bleues, dit d’elle dans L’Equipe: «Le ballon, pour elle, ce n’est pas trop un problème. Eliminer trois joueuses dans 2m², elle sait faire, sans oublier ses passes, sa vision du jeu.» Talentueuse, donc, la demoiselle au maillot floqué du numéro dix l’est. De là à la cataloguer «Zidane au féminin», il n’y a qu’un pas, que les médias franchissent allégrement. D’autant que Louisa a les mêmes origines que Zizou.
 Comme lui, elle a ses racines en Algérie et a grandi dans les quartiers Nord de Marseille, où elle jouait avec les garçons au pied des immeubles. Elle ne sait pas alors que le foot féminin existe et s’inscrit en club à 14 ans. Comme lui, elle occupe le poste de meneur de jeu et se montre aussi à l’aise balle au pied que réservée en dehors du terrain. «On me comparait surtout à lui quand j’étais plus jeune, c’était une fierté parce que c’est mon idole. Mais Zizou n’a pas à être comparé», tempérait la joueuse de l'OL, dans les colonnes du Parisien, tout aussi gênée quand on la présente comme la star des Bleues. «Il y a 21 stars, chacune a un rôle important», précise pleine d’humilité celle qui, à 24 ans, compte déjà 58 sélections et deux participations à l’Euro (2005 et 2009).
Entre-temps, Louisa a fait ses classes. Mais la jeune prodige a eu une ascension particulièrement rapide. Quelques mois après avoir intégré son premier club à 14 ans et demi, l'US XIVème, elle est retenue au sein de la sélection régionale de la ligue de Méditerranée avec laquelle elle remporte son premier trophée. A Septème, elle brandit la Coupe nationale avec sa future partenaire sous le maillot bleu, Caroline Pizzala. Sa précocité n'échappe pas au conseiller technique régional, un certain… Bruno Bini qui vient régulièrement superviser la formation méditerranéenne. Passée par Clairefontaine, puis Montpellier, elle intègre il y a quatre ans l’Olympique lyonnais. Elle y apprend à être plus offensive. Son entraîneur, Patrice Lair explique: «Elle travaille beaucoup, elle est tout sauf nonchalante. Elle a appris à aller de l’avant, à marquer des buts, à s’exprimer dans le jeu. C’est une fille qui doit avoir plus confiance en elle, et elle sera une joueuse exceptionnelle. Pour le moment, c’est une bonne joueuse. Mais elle a été magnifique face au Nigeria et je l’ai appelée pour la féliciter. Elle peut être décisive lors de cette Coupe du monde.»
Bruno Bini, devenu sélectionneur de l’équipe de France féminine, ne l’a pas oubliée. Résolument fan de sa meneuse de jeu, l’entraîneur-poète ne tarit pas d’éloges à son sujet. «Louisa est une joueuse comme il y en a peu. Ce qu'elle fait, ce n'est pas dans les manuels, c'est une artiste. Il fait soleil quand elle touche le ballon. Elle irradie l'équipe et elle m'irradie moi aussi.» Car la miss est radieuse… et coquette. Sa coéquipière Elise Bussaglia confirme: «C’est une joueuse assez exceptionnelle. Elle réussit à être élégante sur le terrain, dans sa gestuelle et la maitrise du ballon. Elle est agréable à regarder pour le public. Et en dehors des terrains, elle adore le vernis!» Maquillée, fan de talons hauts, Louisa aime les bijoux et déplore le règlement qui interdit aux joueuses d’en porter sur le terrain. Quand aux garçons, La jeune femme y pense, mais pas plus. «Je ne suis pas obsédée par un fiancé. Mais d'ores et déjà, je sais qu'il devra être grand avec la peau mate, a-t-elle déclaré au Figaro. D'abord, il devra être franc et honnête. Avec un minimum de discussion car avec les footeux, la tête, ça ne suit pas trop.»
 Julie Lévy-Marchal

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